La FIFA tue

A Paris, lundi 20 juin 2022

Ce lundi 20 juin à 11h, des membres de l’association Les Dégommeuses, équipe de foot inclusive parisienne, ont déployé une banderole « La FIFA tue » pour dénoncer la responsabilité et l’inaction de la FIFA à 5 mois du coup d’envoi de la “coupe du monde de la honte” au Qatar.  Tandis que près de 6500 travailleurs et travailleuses sont décédés sur les chantiers, les militant.es pointent la présence de la FIFA dans les somptueux bureaux de l’hôtel de la Marine.

Installée dans le luxueux hôtel de la Marine, là où Victor Schoelcher rédigeait le décret d’abolition de l’esclavage en 1848, la FIFA fignole dans les dorures les préparatifs de la coupe du Monde au Qatar où l’on estime que 6500 travailleurs et travailleuses sont morts du fait de l’exploitation subie sur les chantiers. Le symbole est fort.

Dans un récent rapport, Amnesty international prouve qu’au moment d’attribuer la Coupe du monde au Qatar, en 2010, toutes les institutions internationales alertaient déjà sur les violations qu’y subissaient les travailleurs et travailleuses étranger.es. La FIFA savait, et elle n’a rien fait. 

Cette inaction n’est pas une surprise. Elle parcourt l’histoire de cette institution, entachée de corruption endémique et promotrice de coupe du monde pharaoniques qui endettent les peuples et détruisent la planète.

Nous promouvons un foot inclusif, émancipateur, populaire, à mile lieux des intérêts économiques et diplomatiques qui animent la FIFA.  Nous dénonçons cette gravissime violation des droits humains, mais aussi l’aberration écologique que représente cette coupe du monde, avec notamment la climatisation des stades à ciel ouvert. La FIFA feint d’ignorer que la catastrophe climatique est déjà en cours, comme nous le rappelle la canicule de ces derniers jours. 

En tant qu’équipe majoritairement composée par des lesbiennes et des trans, nous rappelons également que la FIFA n’est pas à la hauteur dans le nécessaire combat contre les LGBTphobies dans le foot, en choisissant d’attribuer la Coupe du Monde a un pays qui a une des législations les plus restrictives au monde.

Nous appelons à la FIFA, dans le sillon des revendications formulées par Amnesty International, de travailler avec le Qatar en vue de mettre en place un programme global de réparation. Il importe d’octroyer des réparations pour toutes les violations des droits des travailleurs et travailleuses en lien avec la Coupe du monde au Qatar, mais aussi de veiller à ce que ces violations ne se répètent pas, à la fois au Qatar et lors de prochains tournois.

Cette action s’inscrit dans la semaine d’actions organisée par L’association Les Dégommeuses pour fêter ses 10 ans d’existence. Créée en 2012 l’association poursuit deux objectifs principaux : la promotion du foot féminin et la lutte contre le sexisme, les LGBT-phobies et toutes les discriminations. Les Dégommeuses est une équipe de foot majoritairement composée de femmes lesbiennes et de personnes transgenres.