Solidarité communautaire face à l’épidémie
Nous sommes une équipe, nous partageons un vestiaire et des pratiques sportives et militantes. Nous ne méconnaissons pas les clivages de classe et de race qui traversent notre groupe, mais nous essayons de faire face, ensemble.
Depuis le début de cette crise, nous avons vu les conséquences sanitaires, économiques, sociales et psychologiques s’abattre avec encore plus de gravité sur les plus précaires d’entre nous : celleux qui sont employé.e.s dans les secteurs de l’économie informelle, et donc exclu.e.s des aides de l’État, les travailleuses du sexe sans aucun filet de sécurité, les intermittent.e.s du spectacle en fin de droits…
Face à cette inacceptable hiérarchisation de nos vies, nous nous sommes organisé.e.s et avons créé un fonds de solidarité, L’argent récolté a servi surtout à contribuer aux frais de logement et de nourriture de 25 dégos, pendant plusieurs mois.
L’aide directe n’était pas dans les missions de départ de notre association, mais cette épidémie nous a montré que nous sommes les mieux placé.e.s pour prendre soin de nos proches et que l’autosupport a plus que jamais une portée politique face à l’incurie de l’Etat.
C’est le moment de dire MERCI : merci aux personnes qui ont fait un don individuel, merci aux organismes telles que la Fondation de France, L’European lesbian conference et la Fondation des femmes qui nous ont permis d’alimenter notre caisse de solidarité. Merci, enfin, aux dégos qui, privé.e.s de terrain pour jouer, ont mis leur intelligence et créativité collectives au service de nouveaux projets solidaires.